lundi

La culture comme lien social

Le programme d’éveil culturel et artistique fut réellement mis en place en juin 1989 lors d’un protocole d’accord signé entre le Ministère de la Culture, de la Communication, des Grands Travaux et du Bicentenaire, et le Secrétariat d’Etat auprès du ministre de la Solidarité, de la Protection sociale, chargé de la Famille ; dont les objectifs étaient principalement le soutient aux actions d’éveil culturel et artistique au sein des structures pédagogiques ainsi que la formation du personnel qui y est attaché, et la sensibilisation de la communauté éducative à l’enjeu que constitue l’éveil culturel et artistique pour le développement du jeune enfant.
Aujourd’hui, le propos sur la nécessité d’un éveil culturel des tout jeunes enfants s’est heureusement banalisé. Il est, par exemple, tout à fait naturel de voir dans les crèches ou dans les petites sections de maternelles, par exemple, des espaces dédiés aux livres.
L’éveil culturel est tantôt confondu avec une sur-stimulation précoce, ou à l’inverse dans le cas de l’éclatement de la cellule familiale, qui peut placer les enfants dans des situations de grande solitude ou en rupture de transmission, d’où un grand déséquilibre au sein de la jeune population. L’accès au symbolique, la découverte de la culture comme espace d’échange entre générations et porteur de construction du lien social, constituent plus que jamais des enjeux essentiels pour l’avenir de notre société.
Les pratiques culturelles et artistiques facilitent la transmission des valeurs culturelles et la construction des liens au sein de la famille.

dimanche

Journée professionnelle: l'enfant et l'image

Lors de cette journée nous avons recueilli les propos de divers professionnels de la petite enfance qui s'intéressent aux répercussions que peuvent avoir les images et plus largement les médias sur les enfants.

Que pensez vous des effets des médias sur le jeune public?


"Il est important d'attirer l'attention et de susciter la réflexion des professionnels et des parents sur la façon dont la télévision et les images animées sont perçues par les tout petits.
Aujourd'hui il y a peu de recherches sur cette question, or, tout le monde peut constater que les très jeunes enfants "consomment" de la télévision. Ce n'est pas parce qu'ils sont petits que les messages, les atmosphères, les conflits et les tensions véhiculées par les écrans ne les atteignent pas... Cela a des effets sur eux".

Sylviane Giampino.


La diffusion d'oeuvres cinématographiques vous semble t-elle intéressante dans un but éducatif?

"Le cinéma public, lieu de diffusion culturelle, s'inscrit dans une démarche éducative globale. La question de la formation des publics scolarisés est une préoccupation majeure. En plus du travail mené par les équipes des cinémas vers les publics scolaires et les centres de loisirs, il existe un certain nombre de dispositifs en faveur du jeune et du très jeune public".

Caroline Parc.


Quel est l'impact de l'univers médiatique dans lequel les enfants grandissent actuellement?

"Aujourd'hui, les enfants grandissent, se développent et se forme dans un monde médiatique omniprésent. Tout d'abord en famille où il est devenu un des principaux éléments culturels et de distraction, comme nous le montre de nombreuses études. Ce phénomène médiatique prend de plus en plus d'ampleur pour s'introduire dans les institutions ; ce qui nous amène à nous interroger sur l'utilisation de l'audiovisuel en crèche [...]".

Avez-vous déjà pratiqué des études directes sur les enfants face à un support audiovisuel?

"effectivement, nous avons comparé les modes d'entrée dans la culture narrative à partir de deux supports audiovisuels : la projection de diapositives et la projection d'une vidéocassette de la même histoire (Max et les maximonstres). Cette histoire est vue pour la première fois par les enfants.
Un premier objectif est d'évaluer l'intérêt et l'attention de l'enfant à l'écoute. Nous constatons que pendant une séance de diapositives, les enfants sont plus attentifs et participatifs. En revanche, durant une projection vidéo du même sujet, les enfants sont peu attentifs et n'ont pas une attention soutenue.
Dans un deuxième temps, nous nous proposons d'observer la façon dont les adultes qui ne connaissent pas l'histoire, amènent l'enfant à restituer ce qu'ils ont vu et entendu. Nous distinguons deux moments, d'une part lorsque les enfants racontent sans le livre et d'autre part lorsqu'ils ont le livre entre les mains. Nous avons observé que les adultes ont une façon différente de faire raconter l'histoire aux enfants qui peut leurs être plus ou moins bénéfique".

Chantal Simon-Caracci.


Comment voyez vous les relations enfant et médias aujourd'hui?

"Il n'y a pas à avoir peur face aux écrans, mais plutôt à essayer de comprendre la place qu'ils prennent, ce qu'ils apportent vraiment aux tout petits. Baby-sitter lorsque cela nous arrange ou recherchons une ouverture, mais alors sur quoi?
La télévision est encore le média qui tient la plus grande place dans les familles, surtout en bas-âge. Que transmet-elle? des portes ouvertes sur le monde, une culture digne de ce nom? comment? Pourquoi? Support de publicité, elle tiendrait avant tout, à faire des émissions, des "supports de publicité". Ceci induit des études de marché qui pèsent sur les choix des programmateurs... et voilà comment on en arrive à transmettre une culture "pervertie"!

Les émissions de "télé réalité" en sont un bon exemple. On oublie la singularité de chaque enfant, de chaque personne. Or ce sont les différences qui créent la vie, si on en arrivait à créer un seul mode d'expression s'appliquant en masse, ce vers quoi on tend pour le maximum de profit, langages, mimiques, expressions, vêtements contribueraient à construire un univers monolithe.
Il n'est jamais trop tôt pour sensibiliser les enfants à "la com", c'est ce qu'ont compris depuis longtemps des publicitaires avisés.
Information, communication peuvent aussi faire appel à l'intelligence, la curiosité, l'information, l'éthique et une esthétique de qualité plutôt que mettre en place de susciter des réflexes primaires, qui feront que votre bout de chou de 3 ans se précipitera vers un produit qui aura les couleurs qu'il aime.

Comment, en famille , avec la télévision, contribuons nous, insensiblement, à faire entrer nos enfants dans un monde passionnant par sa richesse ou dans celui de la consommation? Consommateurs candides mais "formatés" ils pèseront alors sur l'achat des marques dont ils auront vu se multiplier les formes et les couleurs. Sans oublier que la toute petite enfance est une période féconde en sensations de toutes sortes, période où se mettent en place les liens avec les parents et les sens[...] qui donne sa couleur à la vie".

Elisabeth Auclaire.






« 6 milliards d’Autres »

Projet de Yann Arthus-Bertrand et de GoodPlanet* exposé au Grand Palais du 10 janvier au 12 février 2009.

Voici l’exemple d’un événement qui touche largement le public jeune. La remise en question de l’autre avec le conditionnement effectué par notre société est primordiale et permets notamment aux enfants une ouverture d’esprit.


Cet événement pourra donc être lié aux cours d’éducation civique (ouverture aux cultures, religions, etc.), de géographie (localisation des pays sur la carte), de français (en sujet de débat), d’art visuel (caricature, portraits) et également en science (développement durable, solidarité internationale).


D’autre part, les enfants ne seront pas inconnus au travail de Yann Artus-Bertrand, car il y a dans chaque école, depuis 2002, un kit pédagogique contenant des photos de son œuvre « La Terre Vue Du Ciel ».


* GoodPlanet : Association à but non lucratif fondée par Yann Arthus-Bertrand en 2005, œuvre à la sensibilisation du public et à l’élaboration de solutions concrètes en faveur d’un mode de vie plus responsable, plus respectueux de la planète et de ses habitants.


Le Musée en Herbe


Le Musée en Herbe constitue un excellent achèvement de ces liens privilégiés qu'entretient le jeune public avec l'environnement artistique qui l'entoure.

En 1975, Sylvie Girardet, Claire Merleau-Ponty et Anne Tardy rêvaient de ce musée différent. Une bourse de la Fondation de la Vocation et un lieu mis à leur disposition au jardin d'acclimatation permirent à ce rêve de prendre forme.

Pour les 4-12 ans, l'équipe du Musée en Herbe a conçu cinq petites histoires de l'Art, où l'on passe successivement de la Grotte de lascaux à la Tour de Belem, à une famille de paysans de Le Nain, à une tempête de Turner, pour arriver aux Demoiselles d'Avignon de Picasso. L'enfant participe ainsi en s'amusant et en voyageant dans le temps, à une forme adaptée pour lui de l'histoire de l'art.

Sa pédagogie originale est basée sur le jeu et l'humour et développe la sensibilité, la curiosité et la créativité de l'enfant : des jeux d'observation, d'imagination, d'identification leur permettent de découvrir les oeuvres d'art et les objets exposés.

samedi

L'éveil artistique

CREA centre d'éveil artistique

Après une année de recherches et de réflexions sur
les possibilités d'interprétation musicale en scolarité normale, Didier Grosjman, conseiller pédagogique en éducation musicale, décide de mener à bien une expérience pédagogique en profondeur avec quatre classes de cours moyen du département de la Seine-Saint-Denis.Un programme autour de la voix parlée et chantée, du corps, du geste instrumental, est partagé avec les enfants et leurs enseignants, dans un esprit d'exigence et de respect mutuels entre amateurs et professionnels. Il donne naissance, au cours de l'année scolaire 1986-87, à un premier spectacle en hommage à Jacques Prévert.

A la demande du milieu enseignant, des enfants
et des familles, et afin de poursuivre cette expérience de Théâtre Musical, le Choeur Régional d'Enfants d'Aulnay est créé en septembre 1987. Après onze années de fonctionnement et vingt-deux créations de Théâtre Musical, le CREA, devient en septembre 1991, le CREA, Centre d'Eveil Artistique.

Aujourd'hui, cent-vingt-huit enfants travaillent avec une
équipe permanente : chef de choeur, pianiste accompagnateur, musiciens, comédiens, chorégraphes, compositeurs... Ils pratiquent le chant, travaillent la technique vocale, la voix parlée à travers l'acte théâtral, la danse, la formation musicale et l'écriture de textes.Ces moments privilégiés sont pour les enfants le moyen d'approfondir une pratique artistique, mais aussi pour certains, de connaître ce que leur milieu social ne leur permettrait pas : par exemple, des vacances musicales loin de leur banlieue.

La volonté de ce Centre n'est pas de susciter l'exc
ellence, mais de contribuer, sous une forme novatrice, à l'épanouissement des enfants, quel que soit leur milieu social. Dans un contexte où l'on cherche à lutter contre l'échec scolaire, la musique et les disciplines artistiques constituent les fondations d'un acte éducatif formant des citoyens cultivés, aux oreilles intelligentes et à l'oeil critique.

Vous pouvez jetez un coup d'oeil sur le site officiel de l'association en allant sur le lien situé à gauche de la page.